Articles de presse
"ONI plonge d'entrée le spectateur dans l'atmosphère du théâtre
nô avec la voix de Shônosuko Ôkura et son tambour, le luth
de Shisui Arai. Inspiré d'un conte cruel qui met aux prises un seigneur,
un peintre et sa fille, ONI est une histoire inquiétante de rapports
de pouvoir, d'amour et d'intransigeance jusqu'à la folie qui fera immoler
la jeune fille dans les flammes. Face au seigneur, Jean Guizerix, Roi Soleil
rutilant d'or, Shiro Daïmon incarne le peintre de sa gestuelle fulgurante,
toute de concentration et d'éclats, tandis que Satchie Noro, extraordinaire,
impeccable et déjantée, va jusqu'à exécuter un numéro
de corde dans une pluie de paillettes rouges. On est tenu en haleine d'un bout
à l'autre, admiratif devant cette esthétique de lignes pures,
étonné par cet alliage Orient-Occident tant de la chorégraphie
que de la musique ; l'arc de cercle des musiciens autour de la scène,
composante essentielle de la scénographie dépouillée, est
complété par les compositeurs François Rossé au
piano, Eric Fischer à la clarinette tandis que les lumières de
Rémi Nicolas animent les facettes de ce monde changeant. Belle réussite !
Bernadette Bonis, Danser, janvier 2009
« …Autre créature fascinante rencontrée lors de ce Monaco
Dance Forum : le Japonais Shiro Daïmon, trop peu programmé en France
.Son solo Shiki-La Neige déroule un rituel primitif et sophistiqué
dont la sauvagerie intime, intacte, avance sous les dehors chatoyants de la haute
tradition japonaise qu'est le théâtre nô. Cette cérémonie
de mue, dans laquelle l'acteur meurt et se réincarne, passe du masculin
au féminin, atteint l'essence de l'humain. On attend la suite de ce "premier
testament" d'un artiste de 60 ans, hors la loi du spectacle……
»
Rosita Boisseau, Le Monde, 21 décembre 2004
« Le destin du chorégraphe Shiro Daïmon est de vivre plusieurs
vies artistiques. Un formidable défi qui ne va pas sans souffrances,
doutes profonds mais aussi satisfactions.
On l'a vu à son arrivée en France, à la fin des années
70, s'accoucher lui-même sur scène des austères beautés
du Nô auquel il fut formé depuis l'enfance : solos iconoclastes
et provocateurs, surgis de l'urgence à exister soi-même. Naissance
toujours renouvelée, douloureuse, théâtrale, obscène.
Un rituel Nô dont les codes seraient inversés : il s'agit de tout
montrer du corps, de la peur, du fantasme. »
Dominique Frétard , Le Monde
« Sa singularité majeure, son talent inclassable, le japonais Shiro
Daïmon les a travaillés au corps depuis sa jeunesse. Passé
par des apprentissages multiples et très pointus comme ceux des traditions
du nô et du kabuki, il a su en intégrer les lignes de force pour
reconfigurer un style intransigeant autour des thèmes de la mutation,
du cycle vie-mort, du masculin-féminin. Sans cesse sur le fil, entre
danse et théâtre, chant et mime, avec un goût raffiné
des masques et des maquillages, il nous invite à revoir notre définition
du spectacle et de nos attentes. »
Rosita Boisseau, Le Monde, novembre 2005
« .......... La mort puis la réincarnation en un personnage de l'autre
sexe, thèmes récurrents pour Shiro Daïmon qui utilise aussi
bien le butô que le nô dans sa quête du rituel sacré
de la naissance, de la vie, et de la mort. Une œuvre d'une force
incommensurable qui nous touche par son caractère sacré et initiatique
autant que par la justesse de son interprétation, accompagnée
par une très belle partition d'Eric Fischer. »
J.M. Gourreau Danse, Danse, Danse
Kou – La lune rouge, solo de Shiro Daïmon, Théâtre du Lierre, Janvier 2004.
« A soixante ans, Shiro Daïmon est un maître danseur exceptionnel.
Avec ce solo, il montre l'invraisemblable étendue de sa magie tout en livrant
un témoignage sur un être que la danse brûle de l'intérieur ..........
Les amateurs se souviennent peut-être des débats effrénés
de Shiro Daïmon et Steve Lacy, c'était il y a longtemps et ce spectacle
est dédié, entre autres, au maître saxophoniste disparu l'année
dernière. Mais Eric Fischer ne démérite en rien. Rauque,
il appelle la réponse furieuse d'un danseur libéré de la
fascination morbide comme si, passé par l'état féminin de
Salomé, il avait prouvé la valeur de sa danse et pouvait enfin être
lui-même.
Comme s'il fallait aller jusqu'au plus opposé de soi-même, la princesse
mythique des écritures saintes
occidentales, pour accéder à sa vérité de danseur.
Et prouver que l'on est un très grand maître voué à
une plus grande maîtresse encore, la magie de la danse. »
Philippe Verrièle - "Le Journal du Spectacle", 2 février 2005.
Kou – La lune rouge
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